La 5ᵉ édition du Festival du Film Méditerranéen d’Annaba s’est achevée mardi soir au Théâtre Azzedine Medjoubi, dans une ambiance marquée par la ferveur du public et la diversité des œuvres présentées.
Un festival à la portée nationale et internationale
Organisé du 24 au 30 septembre 2025, l’événement a réuni plus de 90 films, 20 pays et 150 artistes représentant 31 nationalités. Son palmarès, qui a mis en valeur aussi bien de jeunes voix que des cinéastes confirmés, reflète cette ouverture. Nouveaux prix, hommages et reconnaissance d’œuvres venues de toute la région : Annaba affirme plus que jamais sa place de carrefour du cinéma méditerranéen.
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Les cinéastes algériens à l’honneur
Cette édition a particulièrement mis en lumière le cinéma algérien, largement récompensé au palmarès. Salim Kachiouch a remporté la Gazelle d’Or du meilleur acteur dans la catégorie long métrage pour son rôle de Saad dans Bin U Bin, ailleurs la frontière du cinéaste algérien Mohamed Lakhdar Tati, « une œuvre à mi-chemin entre le western et le conte philosophique », avec comme trame la contrebande d’essence à la frontière algéro-tunisienne. Ancien champion de France de kick-boxing (1998) et de muay-thaï (2002), Kachiouch poursuit une carrière d’acteur remarquée, notamment avec son rôle dans Mektoub, My Love d’Abdellatif Kechiche en 2018, et plus récemment dans Badh de Guillaume de Fontenay (2025) où il incarne Ilias Siracine.
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Dans la catégorie court métrage, Oussama Kobbi, réalisateur, scénariste et copywriter algérien, s’est distingué avec Qadiyat Charaf (Affaire d’honneur). Connu pour ses spots publicitaires et ses feuilletons à succès comme Hdach Hdach 11.11 en 2023, Bnat al Mahroussa (Ramadan 2025), il signe ici son premier court métrage.
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Toujours, dans la catégorie court métrage, Nadjib Oulebsir s’est également distingué pour son film Bla Bikoum (Sans vous), d’une durée de 27 minutes, sur un scénario d’Anis Djaad. Cette fiction dramatique met en avant une trame sociale forte.
Le prix Amar Laskri, mention spéciale du jury, a été décerné au film El Mokh de Mohamed Cherif Slimani et Youcef Boudali, un film qui met en lumière Mokhtar Hocine, surnommé El Mokh, qui se sert du théâtre comme vecteur d’émancipation pour les jeunes en difficulté.
Le palmarès international brille à Annaba
En plus d’avoir largement récompensé les cinéastes algériens, le festival a mis en lumière plusieurs œuvres étrangères remarquables. Le prix de la meilleure fiction a été attribué à When the Walnut Returns Yellow (Turquie), tandis que Confession from War » (Liban) a décroché le prix du documentaire. Une mention spéciale est revenue à Gaza Soundman (Palestine), récit poignant sur la vie en territoire occupé. Le palmarès a également salué Day Zero (Syrie), Africa Star (Chypre), Pheasant Island (Espagne), Wishbone (Grèce) et The Brink of Dreams (Égypte). Enfin, le prix de la meilleure actrice a couronné l’Italienne Lucia Sardo, confirmant l’ouverture internationale et la diversité de cette édition.
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Une nouveauté : le prix du Meilleur court métrage IA
Innovation de cette 5ᵉ édition, le festival a créé le prix du Meilleur court métrage IA, remporté par le réalisateur tunisien Zoubir Jiassi pour Breath Apart. Une distinction qui illustre la volonté d’Annaba d’embrasser les nouvelles technologies et d’accompagner l’évolution des écritures cinématographiques.
Hommage à Mohamed Lakhdar-Hamina
Le festival a rendu un hommage posthume au regretté cinéaste algérien Mohamed Lakhdar-Hamina, disparu le 23 mai dernier à l’âge de 91 ans. Un ouvrage collectif intitulé Hamina le Majestueux a été publié en collaboration avec la Fédération Internationale de la Presse Cinématographique (FIPRESCI), rassemblant les contributions de vingt critiques représentant dix-sept pays, dont Eva Peydró, Eduardo Guillot, Zein Alabedin Khairy et Omnia Adel Hassan ou encore Roberto Baldassarre.
Talents d’Annaba 2025 : une pépinière de jeunes cinéastes
En parallèle des projections, la bibliothèque principale Barkat-Slimane d’Annaba a accueilli les ateliers « Talents d’Annaba 2025 », dirigés par Walid Hamiche. Une centaine de jeunes passionnés de cinéma venus de plusieurs wilayas du pays ont pu bénéficier de ces formations depuis samedi, illustrant la volonté du festival de transmettre et de faire émerger une nouvelle génération de cinéastes.
Les Journées d’Annaba du Cinéma ont permis la projection de 10 films de jeunes talents, offrant ainsi une vitrine précieuse aux nouvelles voix du cinéma algérien.
