Capturé par des corsaires près des côtes catalanes, Miguel de Cervantès a passé cinq années de captivité à Alger… Une période méconnue de sa jeunesse que retrace Alejandro Amenábar dans son nouveau long-métrage, Cervantès avant Don Quichotte (El Cautivo). Bien avant d’écrire le célèbre Don Quichotte, l’écrivain espagnol y forgea une imagination nourrie de récits improvisés et de rencontres avec la culture locale. Le film sortira en salles le 1ᵉʳ octobre 2025.
Alger, 1575 : la captivité qui a changé une destinée
En septembre 1575, Miguel de Cervantès quitte Naples pour retourner en Espagne. Mais près des côtes catalanes, son navire, El Sol, est attaqué par des corsaires turcs menés par Arnaute Mamí. Lui et son frère Rodrigo sont capturés et emmenés à Alger.
À cause de lettres de recommandation qu’il portait, Cervantès est vite considéré comme un prisonnier important, un « esclave de rachat », pour lequel on demande une rançon énorme. Pendant ses cinq années de captivité, il tente à plusieurs reprises de s’évader, mais échoue à chaque fois. Courageux, il assume toujours la responsabilité de ces tentatives pour protéger ses compagnons, au risque d’être torturé.
Cervantès, lui, trouve refuge ailleurs : dans l’imaginaire. Ses récits, inventés au fil des jours, fascinent ses codétenus… mais aussi Hassan Pacha, le puissant bey d’Alger. Son expérience en Algérie marquera profondément son œuvre. On en retrouve le récit dans plusieurs de ses écrits, comme Les Bagnes d’Alger ou encore Don Quichotte.

Quand l’histoire devient fiction
Amenábar transforme cette page d’histoire en un huis clos haletant à ciel ouvert, où la Méditerranée du XVIᵉ siècle se dessine comme un espace de conflits, d’échanges et de captivité organisée. Le réalisateur espagnol, déjà salué pour Les Autres ou Mar adentro, s’empare ici d’un sujet qui lui tient à cœur. Selon lui, El Cautivo est son projet « le plus intense et le plus personnel ».
Au casting, on retrouve Julio Peña dans le rôle de Cervantès, Alessandro Borghi en Hassan Pacha, accompagné de Miguel Rellán, Roberto Álamo, Luis Callejo, José Manuel Poga ou encore Fernando Tejero.

Un hommage à Alger, une terre source d’inspiration infinie
Loin de se limiter au récit d’une captivité, Cervantès avant Don Quichotte met en lumière le rôle décisif qu’a joué Alger dans la construction de l’imaginaire littéraire de Cervantès. Ses expériences, ses récits improvisés, son contact avec la culture musulmane et la complexité des rapports humains observés en prison nourriront ses premières œuvres théâtrales, puis son chef-d’œuvre universel.
À travers ce film, Alger n’apparaît pas seulement comme une toile de fond historique, mais comme un personnage à part entière : une cité méditerranéenne marquée par la confrontation, la diversité et la créativité.
« Cinq années de captivité à Alger : entre récits improvisés et rencontres culturelles, cet épisode méconnu de la jeunesse de Cervantès a fortement nourri son imagination et inspiré Don Quichotte. »

Premiers aperçus : teaser et bande-annonce
La bande-annonce, déjà dévoilée, plonge le spectateur dans une atmosphère tendue où la lumière crue d’Alger contraste avec l’ombre des geôles. On y découvre un Cervantès animé d’un optimisme inébranlable, élaborant des récits d’évasion et une complicité troublante avec son geôlier. Les premiers teasers laissent entrevoir un film à la fois historique et profondément romanesque, mêlant souffle épique et réflexion sur le pouvoir du récit.
Une ode à la liberté et à la littérature
Avec ce biopic ambitieux, Alejandro Amenábar signe un hommage vibrant à la force de l’imagination et à la résilience humaine. En mettant Alger au centre de ce chapitre fondateur de la vie de Cervantès, le film rappelle que la littérature naît souvent de l’adversité. Cervantès avant Don Quichotte promet ainsi d’être plus qu’un simple portrait : une célébration du pouvoir des mots et de la liberté retrouvée.
En salles le 1ᵉʳ octobre 2025.
