Assiste-t-on à une renaissance du raï algérien en France ? La question mérite d’être posée au moment où des labels sortent des compils et où les concerts de El Besta affichent complet.

Deux signes au moins révèlent que quelque chose se passe sur la planète raï. Le succès des groupes revisitant le genre dont El Besta, qui se produit depuis une année à guichets fermés, et la sortie le 28 mars d’une compil de morceaux des années 1986 à 1991 par le label parisien WeWantSounds.
Avec pour titre “Sweet Rebels, The Golden Era of Algerian Pop-Raï”, cette compilation vinyle et numérique rassemble huit morceaux du label Oriental Music Production, édités uniquement en cassette, avec notamment Cheb Zahouani, Abderrahmane Djalti et Cheikha Djenia.
On y retrouve le son électro-funk qui a fait ce qu’on appelle l’âge d’or du raï après le format traditionnel.
Du côté de El Besta c’est la version acoustique et live qui revisite le raï et l’ambiance des Gâadates de l’Ouest algérien. Originaire de Mostaganem, ce groupe au succès grandissant, est une véritable révélation. Pas encore d’album à son actif mais un bouche-à-oreille efficace, amplifié par des vidéos virales. Ils sont 4 artistes à soulever les foules : Habib Sofiane Merabet au chant et à l’accordéon, Laredj Kiss Khennous à l’accordéon, Belal Chenni à la basse, Abdelhadi Benhamed aux percussions.
Le 18 avril, ils seront sur la scène mythique des Folies Bergère après une tournée d’un an et une success story qui se confirme de dates en dates.
Comme écrit sur son mur facebook “El Besta fait du Raï un témoignage, à la manière des anciens”. Sûr qu’il aura réussi à leur donner un coup de jeune et à fédérer tradition et modernité.