Abdelkader Bendamèche, musicologue passionné de patrimoine algérien, signe un nouvel opus intitulé “Cheikh El Hadj M’hamed El Anka au panthéon patrimonial de la chanson chaâbie”, dans un ouvrage foisonnant d’informations inédites !
Un voyage dans l’intimité du maître
Dès les premières pages, l’auteur nous éclaire sur la vie privée du grand maître El Anka : ses origines familiales à Alger, son éducation, son attachement à la Casbah et la place centrale qu’occupait ses enfants (Mustapha et El Hadi El Anka). Grâce à des documents d’archives et des témoignages, Bendamèche restitue la personnalité complexe du Cheikh : rigoureux et exigeant en répétition, affectueux et bienveillant envers les siens.
L’apprentissage et la transmission
Le deuxième chapitre nous plonge dans l’enfance de l’artiste : à onze ans, il rejoint l’orchestre de Cheikh Mohamed Q’hioudji, « Mohand Aromi », où il affine son jeu de tar sous l’œil intransigeant de son premier maître. Ce passage, source de rigueur et de perfection, marque le début d’un long chemin vers la reconnaissance.
L’ouvrage détaille ensuite chaque grande étape de son parcours : la mort de Mustapha Nador en 1926, que M’hamed remplace pour honorer des engagements familiaux, l’apparition du banjo dans son répertoire, la création de l’école de chaâbi, et sa discographie riche de qasidate et de chansons kabyles.

Contexte et héritage
Au fil des chapitres, Bendamèche décrit le contexte social et culturel d’une Algérie en mutation : des origines du madih religieux à l’émergence du « chaâbi » en 1947, puis son essor après l’Indépendance. L’ouvrage explique comment El Anka a façonné le genre, le rendant universel sans jamais trahir ses racines.
Un travail de référence
Sur plus de 450 pages, riches de photos d’époque et de partitions, ce livre se veut la référence ultime : discographie complète, liste des 13 chansons kabyles, extraits de qasidate, citations d’El Anka et analyses musicales. Les différentes facettes de l’artiste – compositeur, interprète, pédagogue – se déploient dans un récit vivant, résultat d’une recherche minutieuse et de nombreuses années de dévouement.
À qui s’adresse cet ouvrage ?
- Aux amateurs de chaâbi désireux de comprendre ses origines et son évolution.
- Aux musiciens et ethnomusicologues, pour sa précision documentaire et ses analyses.
- À tout lecteur curieux de plonger dans l’Algérie culturelle du XXᵉ siècle.
Avec Cheikh El Hadj M’hamed El Anka au panthéon patrimonial de la chanson chaâbie, Abdelkader Bendamèche signe encore une fois un impressionnant travail de mémoire, célébrant le parcours d’un homme dont l’œuvre continue de vibrer dans chaque accord et chaque note de mandole.

Né en 1949 à Mostaganem, Abdelkader Bendamèche est musicologue, écrivain et ancien haut fonctionnaire du ministère de la Culture algérien. Fondateur du Festival national de la chanson chaâbie et membre du Conseil national économique et social, il a consacré sa vie à la valorisation du patrimoine musical algérien. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il est reconnu pour la rigueur de ses recherches et son engagement en faveur de la transmission des traditions artistiques.