Le Festival Vues d’Afrique, rendez-vous incontournable du cinéma africain à Montréal, a lancé sa 41e édition avec une programmation riche et audacieuse. Cette année, le cinéma algérien y occupe une place de choix, avec plusieurs œuvres sélectionnées qui donnent à voir les multiples visages du pays : son histoire, ses luttes, sa culture, mais aussi son humour bien à lui.
Un cinéma qui raconte l’Algérie autrement
Dans la catégorie documentaire, quatre films ont retenu l’attention : D’Oran à Almeria de Lina Saïdani, Izuran (Les Racines) de Djamel Bacha, Teyara Safra de Hadjer Sebata, et Tassaloul. Chacun, à sa manière, explore des fragments d’identité, de mémoire ou de migration. Des récits intimes, parfois douloureux, souvent lumineux, qui mettent en lumière des voix rarement entendues.
À côté de ces regards documentaires, le film Première ligne de Merzak Allouache s’est illustré dans la section fiction. À l’instar de la plupart des autres œuvres d’Allouche, Première ligne offre un mélange d’histoire humoristique humaine touchante et de questionnements sociaux édifiants. Dans ce film, deux matriarches, Zohra et Safia, se disputent un espace sur la plage d’Alger.

Une ambiance festive et chaleureuse
L’ouverture du festival s’est faite en grande pompe avec la projection du film Ici et là-bas de Ludovic Bernard, réunissant de nombreuses figures du monde culturel. Parmi elles, Dédy Bilamba et Souad Siala, parrain et marraine de cette édition 2025, ont rappelé le rôle crucial du cinéma comme outil de dialogue et de transmission.
Et comme le cinéma rime souvent avec musique, le 5 avril, le Baobar — en face du Cinéma du Parc — s’est transformé en scène à ciel ouvert. La voix douce d’Asma et son groupe a fait voyager le public avec des chants arabo-andalous, avant que les rythmes chaâbi ne prennent le relais grâce au groupe Nesraf. Ambiance chaleureuse, public conquis, et un beau moment de célébration de notre culture autour de savoureuses tables algériennes.
Un festival engagé pour la diversité
Cette édition, c’est 127 œuvres de 32 pays, présentées dans 86 films. Autant de fois où le festival confirme sa volonté d’être un lieu de rencontres, de découvertes, mais aussi de promotion des talents africains et créoles. Depuis quelques années, le festival opte pour la parité, cette année la moitié des films projetés sont de réalisatrices : 47% d’œuvres à l’espoir d’une industrie plus engagée.
Entre les rives, le cinéma relie
L’édition 2025 de Vues d’Afrique aura permis au public montréalais de plonger dans l’âme algérienne, entre rires, émotions et réflexions. Le cinéma, dans ce qu’il a de plus vivant et sincère, a joué son rôle de trait d’union. Et le public, lui, en redemande.