La neuvième édition du prestigieux concours musical Alhane wa Chabab a révélé un grand talent : Zina Larab, jeune artiste âgée de 16 ans, s’est distinguée avec brio en remportant le très prisé Micro d’or. Cette reconnaissance marque un tournant décisif dans sa jeune carrière et confirme l’émergence d’une voix prometteuse au sein du paysage musical algérien.
L’événement s’est déroulé dans un contexte particulièrement symbolique, marquant à la fois le 63e anniversaire de l’indépendance algérienne et le 71e anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale. La remise du trophée, qui a eu lieu lors de la soirée privée de la remise des diplômes le 2 novembre, a donné lieu à un moment chargé d’émotion : l’artiste, émue, n’a pu retenir ses larmes face à l’ampleur de cette consécration. Le public, debout, a longuement ovationné la jeune chanteuse, témoignant de l’impact profond de sa performance sur l’assistance.
Un triomphe incontestable
Avec une adhésion massive du public, qui lui a accordé plus de 74 % des suffrages, Zina Larab a démontré sa capacité à toucher les cœurs et à susciter un véritable enthousiasme populaire. Ce score impressionnant reflète non seulement la qualité de sa prestation, mais aussi la connexion émotionnelle qu’elle a su établir avec le public algérien.
« J’ai participé à beaucoup de concours, et évidemment Alhane wa Chabab est la plus grande consécration pour un jeune artiste algérien. Ma mère m’a poussée à m’inscrire, j’étais concentrée sur ma performance lors des primes, je n’ai pas beaucoup pensé à l’après. Là, je vais me poser… Je veux innover », confie-t-elle avec une sincérité touchante à Dzdia, en marge de la cérémonie de remise de diplôme.
La prestation de Zina Larab lors de cette édition 2025 a séduit par son authenticité et sa profondeur interprétative. La jeune chanteuse a su naviguer avec aisance entre les registres, passant des mélodies traditionnelles aux compositions plus contemporaines avec une fluidité remarquable. Elle est passée du achewiq kabyle au tarab oriental avec la même justesse et une émotion maîtrisée.
Son interprétation magistrale a démontré sa capacité à manier avec élégance les subtilités mélodiques du patrimoine musical algérien et oriental. Grâce à une maîtrise vocale remarquable, elle parvient à transmettre toute la richesse émotionnelle des genres qu’elle interprète.
Une formation rigoureuse
Mohamed Mehanek, coach vocal reconnu, témoigne de l’évolution impressionnante de la jeune artiste, à l’instar de ses camarades de promotion :
« Les artistes sont venus avec des voix belles mais brutes. Après deux mois intenses, on a vu l’évolution des vingt candidats : il fallait travailler la respiration, élargir la tessiture, et leur apprendre le jargon ainsi que la terminologie de la musique. »
L’humilité au cœur du succès
Dans ses déclarations suivant sa victoire, Zina Larab a fait preuve d’une grande modestie et d’une humilité touchante. Elle a affirmé que cette consécration représente l’aboutissement d’efforts soutenus et d’un engagement sans faille. Émue et reconnaissante, elle a souligné que sa performance n’était pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un travail rigoureux, d’une dévotion totale et d’une passion indéfectible pour son art.
Un concours historique
Alhane wa Chabab, véritable institution de la scène musicale algérienne, a marqué l’histoire culturelle du pays depuis ses débuts. Lancé en 1967 à la radio, puis diffusé à la télévision en 1973, le concours s’est imposé comme une pépinière incontournable de talents. En 2007, une nouvelle étape a été franchie avec la création d’Alhane wa Chabab El Madrassa, une école dédiée à la formation artistique, incarnant ainsi le soft power culturel algérien.
Ce concours, véritable institution depuis des décennies, continue de révéler et de former les talents qui façonneront la scène musicale algérienne de demain. Au fil des années, Alhane wa Chabab a vu éclore de nombreuses carrières prestigieuses. Parmi les artistes issus de cette plateforme et devenus des figures incontournables de la musique algérienne, on retrouve Chaou, Saloua, Hassiba Amrouche, Cheb Mami, et, pour la jeune génération, Amel Zen, Numida Lazoul, Djamila Mansouri ou encore Célia Ould Mohend.
